Philosophie

Demain, Architecture Paysage se pensent ensemble. Ménager de l’espace pour les (êtres) vivants dans une recherche de complémentarité. Les imaginer dans le temps, en mouvement et partir du postulat que rien ne sera figé, l’évolution les mènera vers d’autres situations. Que chacune soit inédite, subtile, douce et festive.

Demain, la Tropicalité nous inspire et nous insuffle un air léger qui éveille nos sens. Géographiquement, elle renvoie aux lieux où le foisonnement des êtres vivants ainsi que leurs relations atteignent leur maximum. Environnement où règne la diversité, point de départ de l’établissement humain dans la canopée, une source où l’on puise créativité et onirisme.

Demain, les Ressources s’utilisent avec parcimonie et bon sens. S’ancrer dans la localité et mettre en valeur le savoir-faire et le « savoir-vivre » pour une pratique humble. Connaître et suivre le fil de la matière pour mieux en user et la magnifier. Toute intervention s’inscrit dans un processus complexe. La ressource de la réflexion humaine collective en amont vise à économiser la ressource matérielle.

Demain, la Rigueur et le plaisir du travail bien fait nous animent. L’exigence et l’engagement vont de paire pour tracer notre sillon. Par la clarté et l’écoute, la réussite est collective et partagée. La méthodologie libère le temps qui est nécessaire à la conception et à l’inventivité. Tout au bout, le projet brille…

« Je ne fais que planter des arbres,
je sais que je suis trop vieux
pour jamais pouvoir profiter
ni de leurs fruits ni de leur ombre,
mais je ne vois pas de meilleur moyen
de m’occuper de l’avenir »

Francis Hallé, Botaniste
Extrait de La vie des arbres

Tropicalité exquise

Je voyage en silence
Et enfin tout devient possible.
Flottant en l’air, sans poids, sans contrainte,
Faisant parti d’un continuum immatériel,
Avec la souplesse de l’oiseau et la douceur de la brise.

J’enchaîne les reliefs que le soleil d’automne découpe,
Où l’aube déploie ses couleurs soyeuses et chatoyantes,
c’est l’heure où la forêt s’anime.
Il y a cette chose qui, sous nos pieds, s’agite.
Pas plus menaçante qu’elle n’est timide, elle oeuvre en
silence, dans son monde isolé.
Bien qu’il lui arrive souvent de gronder, il ne faut pas
craindre ses gargouillements hâtifs,
Capables d’interagir avec chaque particule d’éther.
Tout est infini et proche…

Les fougères dansent et projettent au loin leurs ombres et
accompagnent le mouvement des houppiers.
La forêt laisse la ville au loin sans se retourner et sillonne
vers de nouveaux horizons.
Et cette chose qui, sous nos pieds, s’agite,
Voyez-vous, elle n’est pas agressive, bien au contraire, et
son épaisseur, humblement vertigineuse, m’inspire : voilà
bien des années qu’elle croit, s’étend et m’accueille.
Bras ouverts à l’inattendu, mon corps s’emplit de cette
chaleur naissante et mon regard porte mille mots.
Je me sens libéré et épanoui,
Dans mon être et mon esprit,

La petite faune se presse, c’est l’heure de rentrer.
Le fourmillement des insectes se propage. Ce ne sont pas
nos siècles goudronnés qui les empêcheraient d’accomplir
la tâche qu’ils se sont confiés, alors ils rampent, poussent,
glissent, cherchent, et tissent.
Dans leurs sillages, ils laissent derrière eux cette chose
nouvelle, qui sous nos pieds, s’agite.

L’effervescence atteint son apogée,
Et d’un coup, le silence rassurant de la nuit.
Et d’un coup, le temps ralentit.
Je suis seul et accompagné,
Je suis heureux…